Le samedi 14 mars dans une allocution télévisée, le chef de l’Etat Emmanuel Macron à demander aux cafés et restaurants de fermer. Il s’agissait d’une des premières mesures prises pour lutter contre le Covid-19. Outre les milliers d’euros de denrées perdus, les salariés en chômage partiel du jour au lendemain, c’est une véritable crise économique qui s’annonce pour ce milieu déjà très fragilisé qui aujourd’hui ne trouve pas le soutien de leurs assureurs.
Personne n’avait pas vu venir cet événement. Ni les restaurateurs ni les assurances. S’il existe bien une clause pour les pertes d’exploitation, elle est liée à une catastrophe naturelle. Or il n’y a rien de naturel dans ce coronavirus. Résultat, les assurances ne suivent pas. La seule solution ? Le gouvernement doit déclarer l’état de catastrophe naturelle sanitaire ».
Un groupement de producteurs, chefs et artisans composé entre autres de Pierre Gagnaire, Philippe Etchebest, Hélène Darroze, Cyril Lignac, ont décidé de signer une lettre ouverte au Président de la République.
“Monsieur le Président de la République,
“Nous, petites, moyennes et grandes entreprises de France, sommes soumises à un état d’urgence sanitaire. Mais pour survivre, c’est d’un décret de catastrophe naturelle sanitaire dont nous avons besoin. C’est notre seule issue, à tous, car une telle mesure responsabiliserait les assurances. Conscients que l’État français ne pourra pas assumer seul les pertes abyssales que nous subissons jour après jour – et pour combien de temps encore ? –, nous vous lançons cet appel afin que les assurances participent elles aussi à l’effort de guerre. Car, comme vous l’avez souligné, la France est en guerre.
“Serait-il juste que les assurances françaises (220 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018) et leurs réassurances (234 milliards d’euros de chiffre d’affaires cette même année) soient les seules à ne pas se montrer solidaires ? Confinés, nous devons, dans le même temps, penser à l’avenir. Nous projeter et protéger nos salariés, nos artisans, nos fournisseurs. Attentats, Gilets jaunes, grèves : commerçants, nous avons assumé. Mais qui se relèvera une fois cette guerre finie ? Elle sera fatale pour nombre d’entre nous.
“Monsieur le Président, décréter l’état de catastrophe naturelle sanitaire est capital pour l’ensemble de nos professions. Les aides annoncées, aussi réconfortantes soient-elles, suffiront-elles ? Comment dans trois, six, neuf mois, assumer des loyers, des cotisations, des charges accumulés avec une trésorerie asséchée ? C’est une crise sans précédent. Alors écrivons ensemble les lignes qui nous font défaut aujourd’hui. Pour mobiliser l’ensemble des acteurs frappés par cette crise, nous avons appelé, sur change.org, à une mobilisation autant historique qu’apolitique, afin de vous sensibiliser, Monsieur le Président.
Mais ce sera sans compter sur la pression non négligeable qu’exercera le lobby des assurances pas décidé à perdre des millions d’euros.
Vous pouvez découvrir la pétition qui a déjà réuni plus de 61 000 signatures en cliquant ici